Le REER : la base

Le REER est un outil essentiel pour la planification financière des Québécois. J’explique ici les bases de l’outil.

1. Comprendre le REER

Un REER, c’est un abri fiscal : les placements fructifient sans impôt jusqu’au retrait. Donc, si je contribue (cotise) à mon REER pendant des années, je ne paie pas d’impôts jusqu’à ce que je retire des sommes. À la retraite, lorsque je retire mon argent, j’aurai à payer des impôts sur ces retraits.

Je ne peux pas contribuer plus de 18 % de mon revenu gagné par année. Le revenu gagné inclut mon salaire, mon revenu d’entreprise, mes allocations imposables, etc.

Il y a également un montant maximal en $ que je peux placer annuellement dans mon REER (si mon revenu gagné est de 100 M$, je ne peux pas mettre 18 M$ dans mon REER!). Chaque année, ce montant maximal de cotisation est fixé par le gouvernement.

Si votre revenu gagné est inférieur à 180 000 $ par année, vous n’avez pas à vous soucier du montant maximal en $. Retenez que vous pouvez cotiser jusqu’à 18 % de votre revenu gagné, c’est tout.

2. Profiter de la diminution des impôts à payer

Les contributions REER ne sont pas imposables tant qu’elles restent dans ce compte. Et en plus, elles sont déductibles de mes impôts payables dans l’année courante.

Disons que j’ai un revenu total de 100 000 $. Je peux cotiser 18 % de ce montant à mon REER (18 000 $ cette année). Je dépose donc 18 000 $ dans mon REER, qui vont fructifier année après année à l’abri de l’impôt tant que je ne les retire pas.

En plus de cet avantage, j’obtiens également une diminution de mes impôts de cette année : supposons que mon taux d’imposition marginal est de 40 %. Autrement dit, sur des revenus de 18 000 $, je devrais en théorie payer des impôts de 40 % x 18 000 $ = 7 200 $. Si je cotise à mon REER, je n’ai pas à payer ces impôts de 7 200 $. Et si je les ai payés en cours d’année (à travers les déductions que mon employeur prend à chacune de mes paies), j’obtiendrai un remboursement équivalent.

3. Éviter la surcotisation

La limite de cotisation mentionnée à la section 1 est importante. Si je cotise trop, mais que l’excédent est de moins de 2 000 $, ça va. Un dépassement de plus de 2 000 $ ? L’Agence du revenu du Canada prélève 1 % par mois tant que l’excédent n’est pas retiré. Sur 5 000 $ non corrigés pendant six mois, c’est 300 $ qui part en fumée.

4. Utiliser les cotisations inutilisées

Revenons à mon exemple de salaire de 100 000 $. Cette année, pour une raison XYZ, je n’ai pas cotisé à mon REER. Ce 18 000 $ de cotisations inutilisées pourra être utilisé dans le futur. Donc l’an prochain, je serai en mesure de cotiser (et de réduire mes impôts à payer) sur un montant de 36 000 $.

Si je n’ai pas cotisé à mon REER depuis le début de ma carrière (ou que je n’ai pas utilisé l’entièreté de mes cotisations passées), je pourrais cotiser davantage dans le futur. Pour voir le solde de mes cotisations inutilisées, je peux consulter mon dossier à l’Agence du revenu du Canada.

5. L’investissement

Le REER est un simple compte. Donc si j’y dépose mes cotisations, et je ne fais rien d’autre, ces cotisations vont générer 0 % de rendement. Mon 18 000 $ par année va s’accumuler au fil des ans, mais ne fructifiera pas davantage.

Au sein de mon compte REER, je peux choisir d’investir dans des actions, des obligations, et un tas d’autres produits financiers qui feront fructifier mes dollars. Je peux décider de gérer mes investissements moi-même, ou encore de confier la gestion de mon compte à un gestionnaire externe.

Donc en résumé, cotiser c’est une chose; investir l’argent en est une autre.

La nature des produits d’investissement que je choisirai dépendra de mon niveau de tolérance au risque, mon horizon de placement, ainsi que de plusieurs autres variables.

6. Synchroniser REER et projets de vie

Habituellement, les montants dans un REER sont utilisés pour financer la retraite dans plusieurs années. Toutefois, il y a certains évènements qui permettent de retirer de l’argent d’un compte REER sans pénalité.

Depuis plusieurs années, il est permis de retirer de l’argent de son REER si on achète une propriété. Il y a certains critères à respecter, mais le régime d’accession à la propriété (RAP) peut être une source de mise de fonds intéressante.

Si j’effectue un retour aux études, il y a également une possibilité que je puisse utiliser les fonds de mon REER de façon avantageuse, grâce au régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP).

Conclusion

Le REER demeure la base pour le plan de retraite de plusieurs Québécois.

La possibilité de faire fructifier des investissements à l’abri de l’impôt est un avantage majeur de l’outil. Le fait de pouvoir déduire la cotisation REER de l’impôt payable de l’année est également très attrayant.

Il existe d’autres outils liés à l’épargne, comme le CELI. La compréhension et la bonne utilisation de tous ces outils est essentiel afin de bien gérer son patrimoine.

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